
Hayk Shahinyan, de la rue au XVe arrondissement de…
- Cyril…
- Hayk…
- Laurence…
- Hayk…
“Gilets jaunes, mon amour”, aurait crié un Desproges inspiré devant la mascarade médiatique à l’œuvre.
Et toi, Hayk, qu’aurais-tu répondu ? Toi qui enchaînes les plateaux de télévision, toi qui es tutoyé, caressé par ceux qui, chaque semaine, dans chaque manifestation, et sur chaque rond-point, sont dénoncés pour leur collusion avec le pouvoir et leur mépris total du peuple. Ces journalistes de Cnews, de BFM-TV, de C8, de Canal +, de France Télévision, qui, pendant tant d’années, n’ont jamais trouvé bon d’inviter sur leurs plateaux des gens du peuple pour raconter quel était leur quotidien, leur souffrance, et leur immense courage.
Ces gens que tu as rejoints dès le 17 novembre ; ces gens pour lesquels, une dizaine de jours après le commencement, tu créais avec une immense réactivité, ton ex-association : Gilets jaunes le Mouvement. Ces gens, tu les voyais tous les jours, toutes les semaines dans les manifestations. Tu partageais leur révolte, leur colère, leurs souffrances, et tu marchais à leur côté.
Mais aujourd’hui, toi qui vantes à longueur de vidéos et de textes l’horizontalité tout en monopolisant la parole médiatique, depuis combien de temps n’as-tu pas respiré la lacrymo ? Non pas qu’il y ait une quelconque gloire à avoir la gorge asphyxiée et les yeux rougis par ce gaz toxique, mais, qu’on le veuille ou non, c’est le quotidien des Gilets jaunes. Depuis combien de temps n’as-tu pas usé tes souliers à battre le pavé, plutôt qu’asseoir ton postérieur et ta position dans les loges feutrées des chaînes de télévision ? Vouloir représenter un peuple qu’on ne côtoie plus, ça sonne de manière familière à nos oreilles… Ça évoque ce, et ceux, contre quoi et qui, se sont soulevés les Gilets jaunes. A trop passer de temps sur les plateaux, à trop vouloir conquérir la respectabilité décernée par cette caste parasitaire (Doit-on rappeler que tu as été adoubé par le mis en examen pour abus de biens sociaux Dassier ?), on en vient à ne plus rien avoir de commun avec le peuple.
Tu objecteras sûrement que c’est pour ce peuple que tu te bats courageusement dans un studio chauffé, bien maquillé, face à des contradicteurs de haute volée… Jean-Michel Apathie – qui n’a jamais si bien porté son nom –, que tu as immédiatement rassuré sur « la sympathie » qu’il aurait gagné sur les réseaux sociaux en répondant à un journaliste Gilet jaune que tu as qualifié de « crétin qui décrédibilise le mouvement » ; Eric Revel, ex patron de LCI (dorénavant Cnews, pour autant dire, ton deuxième salon) qui a affirmé, sans rougir, qu’aucun patron de presse n’imposait de ligne éditoriale aux journalistes (peut-être, pourrais-tu lire Le Monde libre d’Aude Lancelin pour pouvoir répondre la prochaine fois).
Ta passivité face à ces monstres de rhétorique a été telle que Jean-Michel Apathie a même pu affirmer, sans que tu ne sourcilles, que les journalistes avaient « une véritable liberté » ! Ah oui ! La liberté conférée par les riches, de devenir riches, pour parler aux pauvres de la nécessité de maintenir un système en faveur de leurs intérêts. Mais, comme tu l’as affirmé avec empressement, tu n’as « aucun problème avec les riches » car tu es « pour responsabiliser ceux qui ont beaucoup plus car ils ont un rôle dans la société ». Pourtant, chaque jour, chaque samedi, nous entendons partout en France, dans les manifestations, le peuple crier son ras-le-bol non pas pour le « manque de responsabilisation » des riches, mais pour leur existence même ! Car un système politique qui autorise qu’un Cyril Hanouna gagne 150 000€ par mois, quand la moitié des français gagne moins de 1500€ par mois… c’est simplement immoral ! Cette moralité, cher Hayk, elle ne se décrète pas, elle ne se quémande pas comme on quémande la parole à Laurence Ferrari pour essayer de placer deux mots creux au sein d’une assemblée de petits bourgeois conservateurs. Cette moralité, elle s’impose, et elle s’impose par la force indignée d’un peuple qui refuse de souffrir plus encore.
Ce peuple, celui des samedis que tu ne rencontres plus que lointainement par Facebook car dès 18h tu entames ton marathon médiatique, ce peuple vomit ce monde médiatico-politique où les uns se marient avec les autres. A vouloir conquérir à tout rompre une « respectabilité » de Gilet jaune modéré, tu es devenu un chroniqueur régulier des plateaux télé débattant de tout pour ne plus rien dire. Tu as été avalé par ce système qui est déjà en train de te recycler. A trop vouloir construire ta petite histoire, tu es en train de passer à côté de la grande, celle qui se fera sans toi, et, à terme et sans remise en question, contre toi.
Il est contre-productif de bêler à longueur d’interviews qu’il faut un rassemblement, si ce rassemblement doit avoir cette mollesse d’engagement digne d’un Bayrou des grandes heures – mais tu te réjouis déjà que les manifestations s’organisent en concertation avec la préfecture…. Du Mouvement des Jeunes Socialistes, tu dis ne plus partager les idées ; ce qui, au regard de la tiédeur de ta vision politique, reste à prouver. En revanche, il est indéniable que tu en partages toujours les méthodes. Le lancement d’une liste aux européennes avec Ingrid Levavasseur comme tête de liste, sans en avoir informé quiconque, et pour surfer sur la vague médiatique des Gilets jaunes le confirme. Sans parler de ce nom R.I.C que votre petite team de communicants ambitieux a dû adopter avec un cynisme et un mépris du peuple certain. Tu t’exerces avec brio à la basse politique. Où est l’honneur, là-dedans ? Où est la droiture et l’honnêteté que tu as tant prétendu incarner ?
Tu as voulu concilier tous les intérêts pour les centraliser sur ta personne, et bientôt tu appelleras, contraint et forcé par tes sbires, à ce qu’on protège la personne de Macron, au nom de la « Sacrosainte République ». Nous ne voulons plus de ces compromissions. Nous ne voulons plus de cette République de petits barons ambitieux et malhonnêtes.
Notre République, c’est celle de 1794, c’est celle qui clamait les intérêts du peuple comme unique moyen et comme unique fin. Notre République ne peut qu’être sociale, et elle était au côté des fusillés de 1848, comme de ceux de 1871, et comme, bientôt, de ceux de 2019.
Cette République, pour clamer son nom, encore faut-il être à son contact, et non pas dans les locaux du XVe arrondissement de BFM. Mais là-bas, à n’en pas douter, tu n’entends plus les cris du peuple…
N.
1 commentaire
je reste fidele a mr HAYK , je souhaite rentrer dans la liste des gilets jaunes pour les européennes ,moi meme futur candidat d’une liste pour les municipales de 2020 dans ma commune de comines 59560 sous le nom de COMINES REPUBLICAINE 2020 bis
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