
Du poing qui se lève, à celui qui s’abat…
Ces dernières semaines, partout en France, des hommes, des femmes et même des enfants se sont vus malmenés, insultés, humiliés, asphyxiés, roués de coup, mutilés… par d’autres hommes et d’autres femmes, ayant, comme eux, des enfants. Si la vague jaune a déferlé sur le pays, se déversant en de multiples ronds-points et rues de nos villes et de nos villages, on lui a opposé, face à elle, face à son torrent de colère, la digue sécuritaire, le barrage de la loi : les forces de l’ordre. Gendarmes, policiers, sécurité civile, services de renseignement, tous les corps traditionnels de l’encadrement se sont vus mobilisés pour répondre au péril jaune.
Un péril dérisoire qui, pour l’extrême majorité, n’a fait qu’exprimer pacifiquement son mécontentement. En de nombreux lieux de France, les manifestations se sont déroulées sans incidents dans un rapport inversement proportionnel aux contingents de forces de l’ordre. Car c’est bien la réponse sécuritaire qui engendre la violence. Lorsque des milliers de manifestants se voient opposer, face à eux, plusieurs centaines de CRS, armés de casques, de boucliers, de matraques, de grenades multiples, de flashball, tandis qu’ils ne possèdent que leur voix, leur cœur, et toute leur colère, alors, un sentiment de défiance émerge. Et ce sentiment, dont il ne faudrait que des mots, un dialogue, pour le désamorcer, quand il reçoit des gaz, des tirs, et des coups, il mute. Il mute en une colère sombre, une colère qui, à mesure que les situations se répètent, se répand de plus en plus, au sein même des esprits qui se refusaient à l’accueillir.
La violence est un défaut de la parole. Lorsque toute communication est devenue impossible ; lorsque que tout rapport humain est interdit, la violence apparaît. Et pourtant, sur combien de ronds-points, au sein de combien de cortèges, n’a-t-on pas entendu crier « Policiers, avec nous ! ». Car il ne suffirait que de casques retirés, que de boucliers abaissés, pour que la jonction se fasse. Car derrière ces armures noires produites pour susciter la peur, il y a de simples hommes et femmes subissant eux-aussi la même violence sociale que dénoncent depuis maintenant plus d’un mois les gilets jaunes. Un policier ou un militaire n’est pas un individu désincarné, entièrement fondu dans le métal qui l’entoure. C’est un pauvre homme qui prend sa bagnole, fait son plein trop cher pour aller remplir son cadi trop cher, avant de rentrer et de voir sur sa table l’attendre les factures, elles aussi, trop chères. Ce pauvre type, ce type du quotidien, c’est le même a priori que celui qui manifeste chaque samedi, face à lui, pour réclamer plus de justice sociale, la fin d’un système oppresseur et inique.
Et pourtant, ce samedi, ils s’affronteront. Le premier gazera peut-être le second ; et le second se surprendra peut-être à lui jeter des pierres ou des bouteilles en verre. C’est insupportable. Cette violence est insupportable, d’un côté comme de l’autre. Mais ce qui est véritablement intolérable, c’est la manipulation, par les élites, par les supérieurs des forces de l’ordre, de leurs corps et de leurs esprits pour faire barrage aux revendications du peuple. Un peuple que ces militaires et policiers n’ont pas quitté, contrairement aux élites qui n’en partagent plus aucune des caractéristiques ni des conditions d’existence.
Pire, les élites travaillent à ce que la rupture soit définitivement consommée en autorisant toutes les dérives sécuritaires, toutes les exactions. Combien d’hommes et de femmes éborgnées, de mains arrachées, de mâchoires démises, pour que, forces de l’ordre, vous cessiez de servir des hommes qui n’ont pour vous pas plus de respect qu’à le maître pour son esclave ?
Forces de l’ordre, hommes et femmes, pères et mères de famille, déposez vos armes, rejoignez-nous.
Vous n’êtes pas nos ennemis. Vous n’êtes pas notre objectif. Vous êtes le moyen du pouvoir pour nous empêcher d’arriver à notre fin. N’oubliez jamais que tous les coups reçus finissent un jour par ressortir. Partout en France, la colère contre ce système est en train de muter ; elle va prendre pour cible, à terme, ceux qui s’opposent à son expression. Elle deviendra sourde et aveugle, car le dialogue aura échoué. Avec vous, ou sans vous, mais, on vous le demande, pas contre vous.
N.
2 commentaires
Marre de vivre avec rien du tout marre des violence gratuit marre des taxes marre de leur politique pour des riches ou est la vrai France celle qui ferait tout pour sont peuple
Le peuple veut retrouver sa liberté et son pouvoir de vivre, pas survivre, defendons nos valeurs, notre pays trop laissé abandonner depuis 40 ans c est baucoup trop , vive la france