
Gilets jaunes : « Sur le plan collectif, le…
Entretien avec Le Comptoir
PAR KÉVIN “L’IMPERTINENT” BOUCAUD-VICTOIRE LE 19 NOVEMBRE 2019 •
Il y a un an, le 17 novembre 2018, explosait le plus grand mouvement social depuis Mai 68. Hors des syndicats et des partis politiques, des centaines de milliers de personnes se levaient pour contester la politique d’Emmanuel Macron, à travers l’opposition à une taxe carbone. Au fur et à mesure le mouvement mute et exige plus de justice sociale et plus de démocratie, à travers la revendication de la mise en place d’un Référendum d’initiative citoyenne (RIC). Un an plus tard, la contestation n’est pas morte mais le mouvement n’est plus que l’ombre de lui-même. N. et Christophe, initiateurs du Mouvement du 17 novembre (M17) et Gilets jaunes installés au Pays de la Loire, font avec nous le bilan.
En un an, plusieurs personnalités ont émergé des Gilets jaunes : Éric Drouet, François Boulo, Jérôme Rodrigues, Maxime Nicolle, ou encore Priscillia Ludosky. Mais une formidable effervescence existe aussi à l’ombre des grands médias, sur les ronds-points ou sur les réseaux sociaux. Le M17 en témoigne. Depuis bientôt un an, les quelques activistes, organisés autour de Christophe et N., pour Narbonne, réalisent un remarquable travail intellectuel sur leur site. Marxistes, de gauche et anticapitalistes, ils ont choisi de poursuivre avec la revue en ligne Positions, un titre qui n’est pas sans évoqué Antonio Gramsci. Au menu, des articles des animateurs de la revue, mais aussi des contributions de Juan Branco, du philosophe Harold Bernat, de l’historien du droit et des idées politiques Thomas Branthôme ou encore de l’économiste social-démocrate Denis Gouaux
Le Comptoir : Qui sont les personnes qui composent le M17 ?
N. : Le M7 est un collectif d’hommes et de femmes qui partagent un commun rejet des ravages du capitalisme. Nous l’avons lancé le M17 au début du mois de janvier 2019 parce que nous avons senti que le contexte historique avait évolué. Le mouvement des Gilets jaunes nous est apparu salvateur dans un monde qui ne bougeait plus. Au départ, nous étions que quelques-uns, mais convaincus que le moment était propice à un potentiel basculement.
Christophe : Nous avons souhaité participer à la dynamique du mouvement selon ce qui nous semblait lui manquer : la structuration intellectuelle. Au départ, nous étions six ou sept. Puis, à mesure que nous commencions à nous structurer, nous avons organisé une conférence devant une centaine de personnes ce qui contribué à nous faire davantage connaître. Aujourd’hui, nous sommes trois-quatre animateurs. Tout cela est informel. Il n’y a pas de statut ou autres. Nous pouvons compter sur cinquante à soixante fidèles, qui nous suivent régulièrement.